26. feb, 2013

Martial

d'Etampes

Martial d’Etampes (1575-1635) est l’un des franciscains qui furent au début du XVIIe siècle les infatigables ouvriers intérieurs de l’essor spirituel en France. Il est le représentant le plus remarquable en son temps de la seconde génération capucine, succédant de près à celle illustrée par Benoît de Canfield.

L’admirable et bref Exercice du silence intérieur de pensée, de parole, et d’œuvre pour être toute unie et absorbée en Dieu seul, donné selon deux versions, suivi de L’exercice des trois cloux amoureux et douloureux, ouvrage plus ample destiné au cercle des religieuses capucines d’Amiens, les « filles de la Passion » dont il fut le confesseur à la fin de sa vie (le titre ne doit donc rien au dolorisme du siècle), éclairent la douceur d’un guide qui s’adresse aux pèlerins de la vie intérieure.

Il s’agit pour Martial de « plonger en Dieu comme des poissons dans l'eau ». C’est un acte de la volonté qui demande simplement quelques paroles amoureuses, « sans plus d'autres inventions pour aimer que l'amour même, car rien n'est plus propre à produire un feu qu'un autre feu ». Cela suffit car « le doux, simple et amoureux souvenir de Dieu contient éminemment tous les autres actes que l'on pourrait produire, comme de dresser son intention. » L’acte est passiveté : « Acquiescez à Sa volonté pour ne ressentir plus qu'un seul vouloir. » Car « Dieu est toujours présent, paix et repos au centre de soi-même », sans attribut particulier pour Celui qui s’annonce par : Je suis qui suis. La patience est requise car, « fontaine de bonté, il ne peut opérer que le bien dans le mal qu'Il permet de nous arriver. » On atteindra finalement un état où « l'on ne reconnaîtra plus que Dieu en nous, par la grâce de son opération », tandis que « nous ne verrons plus que Dieu en toutes choses. »