Et quand ça vient

N’importe quoi. La belle affaire

Voilà pour la première fois.

Il y a de quoi vous satisfaire

Et vous distraire, à la fois.

Un souvenir de son minois !

C’est tout à fait imaginaire

J’en ai pourtant la gueule de bois

Et quand ça vient je désespère

 

Et quand ça vient, ‘y a tant qu’à faire

On vous ne le dira qu’une fois

C’est mi sorcier et mi sorcière

Et pas entièrement chinois

 

Figurez-vous mon désarroi

Qui désempare mes repères

J’en reste coi, et puis pantois

Et tout cela, il faut s’en taire

Il n’y a pas de quoi s’en faire

Enfin c’est du n’importe quoi

Ça va passer, du moins j’espère

Toujours il y a ce minois

 

Et quand ça vient, ‘y a tant qu’à faire

On ne vous le dira qu’une fois

C’est ni sorcier et ni sorcière

C’est incomplètement chinois

 

Il y a de quoi vous stupéfaire

Et de vous prendre par effroi

Car quand ça vient c’est la misère

Je me souviens de son minois

Puis c’est la poisse au mirepoix

Dans toutes mes veines et artères

Et tout ce bouche à la fois

Mais d’où ça vient c’est le mystère

 

Et quand ça vient cela s’éclaire

On va le dire encore une fois

Plutôt sorcier et pas sorcière

Ce n’est pas tout à fait chinois

 

Dorénavant je m’aperçois

Tant la pilule est amère 

Que le bonheur, il n’y a qu’une fois

Tout  le plaisir est éphémère

Et la tristesse séculaire

Dame Fortune de guingois

Quand la mémoire involontaire

Me nargue de son air narquois

 

Et quand ça vient, on désespère

Encore une dernière fois

C’est pas sorcier, c’est pas sorcière

C’est du français, pas du chinois

 

Pour en finir et tout parfaire

Figurez-vous mon vif émoi

Qui se répète et réitère

Quand derechef je la revois

Encore pour la énième fois

De son minois spectaculaire

C’est sûr. Elle se souvient de moi.

Elle se souviendra j’espère,

 

N’importe quoi, ‘y a tant qu’à faire