24. jul, 2013

Quand de vous seul je perds la vue

Quand de vous je perds seulement la vue
Vous, de qui je suis tant chérie,
Mon mal, alors, qui m'assaille si fort
Qu'il s'en faut de peu que le cœur ne me faille
Tant je suis de douleur éperdue.

Parce que je suis devenue vôtre
Plus que quiconque existant sous le ciel,
Toute ma joie prend fin
Quand de vous je perds seulement la vue.

Alors je vois bien que je suis dénuée
De tout bien comme une bête muette,
Pour qui rien n'importe plus.
Car je sais bien qu'il me faut être
Solitaire et de tout bien dépourvue
Quand de vous je perds seulement la vue.




Johannes Ockeghem